Peroxydation des lipides, stress azoté et immunité humorale chez les diabétiques de type 1.

Abstract

Background : Le diabète de type 1 (DT1) est une maladie autoimmune qui résulte de la destruction des cellules pancréatiques productrices de l’insuline. Par ailleurs, le monoxyde d’azote (NO) est un important médiateur physiologique, notamment pour la vasodilatation des vaisseaux sanguins, mais aussi pour le système immunitaire où il joue un rôle de second messager. Aussi, les effets de l’oxydation des lipides, des oxydes d’azotes (NOx) et des lipoprotéines sur le système immunitaire correspondent notamment à une atteinte de l’intégrité de l’immunité humorale et cellulaire. Objectifs : Évaluer les niveaux de la peroxydation des lipides et les taux circulants du NOx, des lipoprotéines et des immunoglobulines chez des diabétiques de type 1 et chez des sujets sains, contrôles. Matériels et méthodes : La peroxydation des lipides a été évaluée par la mesure des taux du MDA à l’aide de l’acide thiobarbiturique (TBA). NOx sérique (nitrite et nitrate, NOx [NO2–, NO3–]) a été mesuré comme marqueur indirect de la formation in vivo du NO par la méthode de Griess. Les lipoprotéines ont été mesurées par électrophorèse sur gel ultrasensible (SEBIA, France). Les immunoglobulines ont été déterminées par la technique d’immunodiffusion radiale. Les fractions protéiques ont été mesurées par électrophorèse de zone sur acétate de cellulose (HELENA, USA). Le Zinc et le Cuivre ont été mesurés par polarimétrie. Dans cette étude, 30 diabétiques de type 1 et 30 contrôles, âgés de moins de 13 ans, ont été recrutés au Service de Pédiatrie de l’EHS Mère-Enfant de Tlemcen. Résultats : Le niveau de la peroxydation des lipides et les concentrations circulantes du NOx ont été significativement élevées chez les diabétiques de type 1 comparés aux contrôles (respectivement, p = 0,001, p = 0,01). Il en est de même pour les immunoglobulines A, M et G (pour toutes les comparaisons, p < 0,01). Les taux circulants des alpha lipoprotéines et de la Lp(a) ont été similaires dans les deux groupes (p > 0,05) ; toutefois, ceux de la pré-bêta et des bêta lipoprotéines ont été augmentés significativement chez les patients par rapport aux contrôles (respectivement, p = 0,039, p = 0,018). Par ailleurs, les niveaux sériques en Zinc et Cuivre ont été nettement élevés chez les diabétiques de type 1 par rapport aux sujets sains (respectivement, p = 0,001, p = 0,002). Toutefois, les pourcentages des alpha-1, alpha-2, bêta et gamma globulines ont été strictement identiques dans les deux groupes étudiés (p > 0,05) ; à l’inverse, le pourcentage de l’albumine a été nettement diminué chez les patients comparés aux contrôles (p < 0,01). Aussi, le taux global des globulines sériques a été strictement similaire dans les deux groupes (p > 0,05). Cependant, le rapport A:G a été significativement diminué chez les diabétiques de type 1 par rapport aux contrôles (p > 0,05). Conclusion : L’excès de la peroxydation des lipides et de la production du NOx pourrait jouer un rôle fort important dans la réaction immuno-inflammatoire au cours du processus autoimmun du DT1. L’altération de l’immunité à médiation humorale et les désordres en lipoprotéines et en oligoéléments pourraient avoir un rôle secondaire à jouer dans la pathogenèse du DT1.