Effet du stress salin sur le comportement physiologique et morpho-biochimique de jeunes plants de variétés d'olivier cultivé (Olea-europea) locales et introduites non greffés et greffés sur oléastre

Abstract

Dans cette étude, nous nous sommes intéressé à l’évaluation des réponses morpho-physiologique et biochimiques foliaires de jeunes plants d’olivier issus de boutures et d'autres greffés sur Oléastre qui sont d'origine locale et introduites sous un régime d’irrigation avec une eau salée à 100mM de NaCl. L'analyse de leur comportement s'est effectuée en deux périodes: la première après 20 semaines de stress salin et la seconde après 72 semaines de stress et cela dans le but de comparer leurs degrés de résistance « à court et à long terme ». La première durée de stress a induit, physiologiquement, une réduction de la TRE ne dépassant pas les 25%, et un dépôt de cire sur les feuilles, accompagnée d’un comportement biochimique qui s'est traduit par une accumulation importante en sucres solubles par rapport à celle de la proline et une chute de la synthèse des pigments chlorophylliens. Par ailleurs, on a constaté aussi, une réduction des paramètres biométriques aériens tels que la réduction de la surface foliaire et de la densité stomatique dont la conséquence est la réduction de la transpiration. Ces transformations permettent ainsi, à la feuille, de conserver une hydratation lui favorisant un fonctionnement physiologique optimal. La seconde durée de 72 semaines d’irrigation à l’eau saumâtre à 100mM de NaCl/l, s’est traduite par un redressement de TRE, de l’activité photosynthétique et une réduction qui a doublé par rapport à la première durée de stress concernant les paramètres biométriques aériens et souterrains. Néanmoins, les variétés locales d'oliviers semblent mieux adaptées à certaines conditions de vie difficiles par rapport aux variétés allochtones (espagnoles). Globalement, la contribution des paramètres morphologiques foliaires et racinaires est remarquable au sein des stratégies de tolérance et d'adaptation en particulier dans la préservation de l'état hydrique de la plante. De même, pour les paramètres physiologiques et biochimiques qui favorisent l'osmorégulation permettant à la plante d'augmenter sa capacité de succion afin d'absorber les nutriments minéraux utiles à son métabolisme et sa production végétale. Les résultats obtenus nous ont permis de déduire, que l’olivier est une plante résistante à la salinité qui est une caractéristique des zones arides et semi-aride. Cet arbre constitue une alternative prometteuse pour améliorer la productivité des terres marginalisées par l’eau saumâtre. L’origine génétique, la rusticité, l’adaptation de l’olivier (en bouture ou greffé sur oléastre) aux conditions d’aridité et sa spécificité aux régions méditerranéennes, lui donne la capacité de constituer un moyen de lutte contre la désertification et la salinisation des sols.